Avez-vous remarqué un changement majeur dans vos résultats de recherche Google récemment ? Cette boîte de dialogue qui apparaît parfois en haut de la page, vous offrant un résumé rapide de votre question ? Ce n’est pas votre imagination. C’est AI Overviews, la nouvelle fonctionnalité de Google qui utilise l’intelligence artificielle pour transformer la façon dont nous accédons à l’information.
Mais derrière cette interface épurée se cache une histoire fascinante, remplie de controverses, de chiffres surprenants et d’erreurs mémorables. En tant que créateur de contenu et expert SEO, je suis plongé dans cet univers quotidiennement. Aujourd’hui, je vous invite à découvrir les coulisses de cette révolution.
Voici les faits les plus surprenants que vous devez absolument connaître sur les AI Overviews de Google.
Il ne s’est pas toujours appelé AI Overviews
Avant de devenir la fonctionnalité que nous connaissons aujourd’hui, AI Overviews avait un autre nom, beaucoup plus technique : SGE, pour Search Generative Experience. C’est sous cette appellation qu’il a été dévoilé pour la première fois lors de la conférence Google I/O en mai 2023. À l’époque, c’était une expérience limitée, un aperçu de ce que l’avenir de la recherche pourrait être.
Ce n’est qu’un an plus tard, en mai 2024, que Google a décidé de le rebaptiser “AI Overviews” et de le lancer officiellement aux États-Unis. Ce changement de nom n’était pas anodin. Il marquait une transition d’un projet expérimental à une fonctionnalité intégrée, destinée au grand public. C’était aussi une réponse stratégique directe à la montée en puissance d’autres IA génératives, notamment le fameux ChatGPT d’OpenAI. Google voulait montrer qu’il était non seulement dans la course, mais prêt à redéfinir les règles du jeu.
Un déploiement mondial à la vitesse de l’éclair
La vitesse à laquelle Google a déployé AI Overviews est tout simplement stupéfiante. Après son lancement américain en mai 2024, beaucoup pensaient qu’il faudrait des années pour le voir arriver dans le reste du monde. Ils avaient tort.
Dès août 2024, la fonctionnalité était déjà disponible dans plusieurs grands pays comme le Royaume-Uni, l’Inde, le Japon, le Brésil, le Mexique et l’Indonésie, avec un support pour plusieurs langues. Puis, en octobre 2024, Google a appuyé sur l’accélérateur : AI Overviews a été étendu à plus de 100 pays simultanément.
Ce déploiement quasi-global en moins de six mois témoigne de l’importance capitale de cette technologie pour l’avenir de Google.
Il ne s’agit pas d’une simple mise à jour, mais d’un changement de paradigme fondamental pour le moteur de recherche le plus utilisé au monde.
Il monopolise l’écran et inquiète les créateurs
Avez-vous déjà eu l’impression que la réponse IA prenait toute la place, vous empêchant de voir les liens bleus traditionnels ? Vous avez raison. Une étude de Botify x Demandsphere publiée en décembre 2024 a mis des chiffres alarmants sur cette réalité.
Lorsque les AI Overviews et les “Featured Snippets” (ces autres encadrés de réponse) apparaissent ensemble sur une page de résultats, ils occupent en moyenne 67,1 % de l’écran sur ordinateur. C’est énorme. Mais sur mobile, c’est encore plus dramatique : ils s’emparent de 75,7 % de l’espace visible.
Qu’est-ce que cela signifie ? Même si votre site web est classé en première position, il y a de fortes chances qu’un utilisateur doive faire défiler son écran pour vous voir. Pour les créateurs de contenu, les blogueurs et les entreprises qui dépendent du trafic organique, c’est un véritable cauchemar. La visibilité, autrefois garantie par une première place, est maintenant menacée par un bloc d’IA qui répond directement à la question de l’utilisateur, réduisant potentiellement le besoin de cliquer sur un lien.
Ses erreurs sont devenues légendaires (et parfois dangereuses)
Aucune technologie n’est parfaite, mais les premières erreurs d’AI Overviews étaient si spectaculaires qu’elles sont entrées dans la culture populaire d’Internet. La plus célèbre est sans doute sa suggestion pour que le fromage ne glisse pas de la pizza : y ajouter de la colle. Oui, vous avez bien lu, de la colle non toxique.
Mais ce n’était que le début. L’IA a également :
- Suggéré aux utilisateurs de manger des cailloux pour leur apport en minéraux.
- Affirmé que le footballeur Joaquín Correa était le frère d’Ángel Correa (ils n’ont aucun lien de parenté).
- Inventé des expressions idiomatiques absurdes, comme “On ne peut pas lécher un blaireau deux fois”.
Si certaines de ces “hallucinations” sont drôles, d’autres sont potentiellement dangereuses. Face au tollé, Google a dû temporairement restreindre sa propre IA en mai 2024 pour corriger le tir. L’entreprise a depuis amélioré ses algorithmes pour filtrer les informations peu fiables, mais ces exemples montrent les limites et les défis de l’agrégation de contenu par une machine.
La fonctionnalité est déjà au cœur d’un procès majeur
L’impact d’AI Overviews ne se limite pas à des anecdotes amusantes. Il a des conséquences économiques bien réelles, au point de déclencher des batailles juridiques. En février 2025, la société d’aide aux devoirs Chegg a attaqué Alphabet (la maison mère de Google) en justice.
L’accusation ? Violation du droit de la concurrence. Chegg soutient que les AI Overviews encouragent les étudiants à se contenter de “résumés IA de faible qualité et non vérifiés” au lieu de chercher des sources d’information fiables, comme celles proposées par leur service. Selon eux, Google utilise sa position dominante pour imposer sa propre solution IA, au détriment des autres acteurs du web. Cette affaire pourrait créer un précédent majeur et redéfinir les responsabilités des géants de la tech dans l’ère de l’IA générative.
Vous pouvez lui demander de simplifier ses réponses
Au-delà des controverses, AI Overviews intègre des fonctionnalités assez ingénieuses pour améliorer l’expérience utilisateur. L’une des plus intéressantes est la possibilité d’ajuster la complexité du langage.
Imaginez que vous faites une recherche sur un sujet complexe, comme la physique quantique. La réponse générée par l’IA peut être dense et technique. D’un simple clic, vous pouvez demander à AI Overviews de “simplifier” le texte ou, au contraire, de fournir une version “plus détaillée”. Cette flexibilité permet d’adapter la réponse au niveau de connaissance de chaque utilisateur, rendant l’information plus accessible que jamais. C’est une tentative de Google de rendre son IA non seulement rapide, mais aussi personnalisable et pédagogique.
L’avenir : un ‘Mode IA’ et encore plus de publicité
Si vous pensez qu’AI Overviews est l’étape finale, détrompez-vous. Ce n’est que le début. En mars 2025, Google a commencé à tester un concept encore plus radical : un “Mode IA”. Dans ce mode, la quasi-totalité du contenu affiché serait généré par l’intelligence artificielle, reléguant les liens traditionnels au second plan, voire les faisant disparaître pour certaines requêtes.
Et qui dit nouvelle interface, dit nouvelles opportunités de monétisation. Google envisage très sérieusement d’intégrer des publicités directement dans le “Mode IA”, tout comme il le fait déjà dans les AI Overviews actuels. L’avenir de la recherche pourrait donc ressembler à une conversation continue avec une IA, ponctuée de contenus sponsorisés. Cela soulève d’immenses questions sur la neutralité de l’information et la manière dont les entreprises pourront atteindre leur public à l’avenir.
Le grand paradoxe : aider l’utilisateur en menaçant les sources
C’est peut-être le point le plus crucial et le plus complexe. D’un côté, AI Overviews est conçu pour l’utilisateur : obtenir une réponse rapide, concise et directe sans avoir à cliquer sur dix liens différents. C’est indéniablement pratique.
Mais de l’autre côté, cette praticité menace l’écosystème même qui alimente l’IA. Les AI Overviews sont générés en agrégeant des informations provenant de millions de sites web, de blogs, de forums et d’articles créés par des humains. Si ces sites ne reçoivent plus de trafic parce que les utilisateurs restent sur Google, comment pourront-ils survivre ? Moins de trafic signifie moins de revenus publicitaires, moins d’abonnements et, à terme, moins de contenu de qualité produit.
Google est conscient de ce dilemme. En réponse aux craintes des éditeurs, l’entreprise a commencé à intégrer des liens plus proéminents et des citations directes au sein même des résumés IA pour encourager les clics. Mais la question demeure : est-ce suffisant pour maintenir un web ouvert et diversifié, ou assistons-nous à une centralisation de l’information sans précédent ?
Conclusion
AI Overviews n’est pas qu’une simple fonctionnalité. C’est une refonte fondamentale de notre rapport à l’information en ligne. C’est une technologie puissante, rapide et incroyablement ambitieuse, mais aussi imparfaite, controversée et potentiellement disruptive pour tout un écosystème.
Entre ses erreurs hilarantes, son appétit pour l’immobilier d’écran et les batailles juridiques qu’elle provoque, une chose est sûre : nous n’avons pas fini d’en entendre parler. Et vous, quelle est votre expérience avec les AI Overviews ? Les trouvez-vous utiles, frustrants, ou un peu des deux ? Partagez vos impressions dans les commentaires